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Mur en béton fissurée
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Interview avec Salim El Ouassaidi dit "Bizon", vainqueur du légendaire Bigfoot Silva


Salim El Ouassaidi et Big Foot Silva
Crédit photo : bizon_futfut sur Instagram

Le Franco-Marocain Bizon s'est imposé contre une légende du MMA



Bonjour Salim, merci d’être avec nous. Tu viens de combattre au Kingdom Fighting, c’était à Grenoble. Ce combat, c’était ton premier main-event et contre un gros nom en plus. Est-ce que ça a été une source de stress dans la préparation ou pas du tout ?”


Salim El Ouassaidi : “Moi j’ai pas de stress pendant la préparation. Le stress commence pendant la pesée puis avant le combat. Pendant le combat, il n’y a plus de stress. Pendant la préparation je me suis donné à fond, comme d’habitude. C’est mon septième combat donc je commence à connaître les rouages maintenant. Depuis deux, trois combats j’ai ajouté pas mal de préparation physique à mes entrainements.


Ça rend les camps plus durs ?”


Salim El Ouassaidi : “Ça les rend plus durs, oui. C’est plus énergivore de rajouter de la préparation physique. On dort plus facilement le soir [rires].


Tu as affronté BigFoot Silva, ancien challenger de l’UFC et qui est un nom international. C’est un peu curieux de le retrouver à Grenoble, comment ça s’est fait ce combat ?


Salim El Ouassaidi : “C’est mon manager [Guillaume Peltier] qui a organisé le combat. Il voulait me faire passer une étape. J’étais en 5-1 avant ce combat et même si j’ai déjà affronté des bons combattants, c’était surtout des gars au début de leurs carrières professionnelles comme moi. Mine de rien, j’ai déjà affronté des mecs qui étaient champions amateurs ou champions sur des circuits pieds-poings. L’avant dernier mec que j’ai affronté [Ricardo Bhaly], c’était un champion de K1 et de kickboxing sur le circuit africain. Guillaume voulait vraiment que je passe une étape. Même si c’est plus le Bigfoot de 2012, j’ai senti qu’il avait bien récupéré pendant ses 2 ans de pause. Il avait le menton solide. J’ai frappé très fort, je l’ai sonné trois, quatre fois mais il est resté lucide. Au début j’étais frustré de ne pas l’avoir terminé mais un jour ou deux après le combat je me suis rendu compte que c’était bénéfique d’avoir fait plus de temps dans la cage.


Effectivement, vous êtes allés au bout des quinze minutes. On sait que parfois le cardio c’est compliqué pour les poids-lourds. Tu t’es senti comment de ce côté-là ?”


Salim El Ouassaidi : “Moi j’ai pas beaucoup de prédispositions mais le cardio, la mobilité et la souplesse ça a toujours été mon fort. Là ou je pêche un peu c’est au niveau du punch, je suis dans la moyenne sur ce plan là. Grâce à la préparation physique j’ai réussi à combler mon déficit en puissance mais sinon, je suis toujours parvenu à tenir sur la distance. Ça n’a jamais été un souci pour moi.”



Tu as indiqué que c’était ton septième combat professionnel. T’es sur une série de 6 victoires consécutives. T’es rattaché à aucune promotion pour le moment. Est-ce qu’avec cette victoire contre un mec de renom, c’est pas le moment pour rejoindre une promotion ?”


Salim El Ouassaidi : “Ça, il faut voir avec Guillaume. Comme je dis souvent, moi j’en fait pas qu’à ma tête. Je délègue. Il faut avoir avec lui et mon entraîneur [Sofian Bolouad]. On verra où le vent nous mène. Moi, y’a énormément de ligues qui m’intéressent, qui me font palpiter. Pour le moment, je reste concentré sur ce qu’il y a devant moi. Il y a beaucoup de travail à faire, la route est longue. J’ai pas eu de bobo, j’ai repris lundi de cette semaine [le 19 juin] et on verra la suite en temps voulu.”


Tu t’entraines à Roubaix au All Fighting Club aux côtés d’un certain Moustapha Aida. Il va combattre pour la ceinture à l’Ares bientôt. On sait que Fernand cherche des poids-lourds pour relancer la division. T’as eu des contacts avec eux ? Y’a un intérêt de ton côté ?


Salim El Ouassaidi : “Ça peut m’intéresser bien sûr. Mais je mets pas les pieds dans l’inconnu de ce côté là. Je préfère déléguer à Guillaume, j’ai une confiance totale en lui. Si on reçoit une offre intéressante d’Ares, on ira avec plaisir. C’est une très belle ligue. On est chanceux d’avoir ça à la maison. Y’a pleins de supers ligues qui font un très beau travail pour mettre en avant leurs combattants et Ares en fait partie. Guillaume et Sofian sauront me guider vers ce qu’il y a de mieux.”


Tu tiens un bon rythme de combats depuis tes débuts en pro. Quand est-ce que tu aimerais retourner dans la cage idéalement ?”


Salim El Ouassaidi : “Moi j’aime bien enquiller. Ma fourchette c’est entre trois et quatre combats à l’année. L’année 2023 elle a pas commencé comme prévu. On a eu l’annulation en février et une annulation en Turquie. Au LFL en février, je lui en veux pas mais Sutherland il nous a un peu simulé une blessure. Quelques semaines plus tard, il était au PFL. Je ne dis pas qu’il a eu peur, il a juste saisi une meilleure opportunité mais ça a été un coup dur pour moi. En Turquie ça ne s’est pas fait à cause des terribles catastrophes naturelles qu’il y a eu là- bas. Ça m’a fait 5 mois d’inactivité. C’est une situation que j’aime pas, j’ai envie d’enchaîner. Dans l’idéal, je veux combattre début août. Il n’y a pas encore de date définie mais c’est dans ces eaux là que je veux revenir. J’ai été super bien accueilli au Kingdom par les organisateurs, ils ont été au petit soin. Je m’attendais pas à un professionnalisme pareil. S’ils font une deuxième édition, j’y retournerai avec plaisir.


Tu es encore jeune [il a 27 ans] et tu avances plutôt vite. Si tu devais faire ton plan de carrière dans les deux trois années à venir, à quoi ça ressemblerait ?


Salim El Ouassaidi : “Quand j’ai fait mon premier combat j’avais 25 ans. Je m’étais dit que j’étais ni vieux, ni jeune, qu’il fallait boxer régulièrement et se remuer. Je fais un bilan chaque année pour voir ce que j’ai fait de bien et de moins bien. Je suis content de la progression actuelle mais je sais qu’il y a encore du boulot. J’ai des lacunes dans tout. Je suis un passionné et un perfectionniste. Je veux offrir les plus belles performances et satisfaire le public et les gens que j’aime. J’ai pas un objectif précis mais lorsque j’aurai 30 ans, je vais faire un gros bilan de ma première partie de carrière et on verra où on va à partir de là.


Dans un futur plus proche, tu vas à Casablanca en septembre. La Bulgarian Top Team (BTT) organise une journée de détection sur place. Ça se déroule au Gym Factory de Samy Houiche. Tu peux nous parler de l’initiative ?”


Salim El Ouassaidi : “De base ça se faisait en Bulgarie. J’ai intégré la BTT il y a un an. L’année dernière on a recruté des amateurs. Cette année, la décision a été prise d’aller ailleurs qu’en Bulgarie. Le choix s’est porté sur le Maroc et c’est top. On va pouvoir aller observer le potentiel qu’il y a au Maghreb. C’est de l’humain. C’est un truc de passionné. On veut transmettre et recevoir le plus possible. Si je peux aider mon club, mon management ou des gens extérieurs c’est toujours avec grand plaisir.


Entre l’ouverture de la salle de Badr, le bon boulot du Gym Factory et ce genre d’initiative, tu penses qu’on va voir émerger une grosse génération de combattants Marocains dans le MMA ?”


Salim El Ouassaidi : “Des combattants M$marocains de qualité il y en a déjà plein. Ce dont on manque c’est vraiment des combattants formés là bas et d’un circuit de bon niveau. Au Maghreb, il y a un manque de structures sportives de qualité pour tout ce qui n’est pas du football. J’aimerai bien qu’on fasse le bilan dans quelques années pour voir où ça en est.


Auteur de l'interview : Noé Bares


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